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Le Point - "Oscars" de la haute horlogerie : qui va l'emporter ?

10.11.2016

Le Grand Prix d'horlogerie de Genève, véritables "Oscars" de la profession, se déroule ce soir. Retour sur la liste des prétendantes au prix suprême...

Elles sont 175, il n'en restera que 12, comme le nombre de catégories au Grand Prix d'horlogerie de Genève 2016 (GPHG), équivalent horloger des Oscars du cinéma hollywoodien. Le combat sera d'autant plus féroce que la répartition des pièces est inégale.

En effet, à elles deux, les catégories « Montre femme » et « Montre homme » totalisent 47 prétendants. Le chronographe peine à dépasser 10 candidates (11 au total), alors qu'il s'agit de l'une des complications les plus prisées et répandues. Enfin, les marques les plus célèbres (Audemars Piguet, Hublot, Zenith, TAG Heuer, Chopard, Hermès, Seiko, Frédérique Constant, Girard-Perregaux, etc.) en côtoient d'autres beaucoup plus confidentielles (Yeslam, Van't Hoff, Memorigin, Luxius Suisse, Gvchiani).

Belles dames horlogères

Le jury, revenu à un niveau apprécié de professionnels aguerris (exit blogueurs et chanteurs de rock), aura la lourde tâche de les départager. La moisson est telle qu'il est difficile, à ce stade, d'anticiper leur jugement. Chez les dames, on est tenté de saluer la Millenary d'Audemars Piguet, symbole du retour en force de la marque depuis deux ans et sur une pièce injustement sous-estimée, dans l'ombre de la Royal Oak. Fabergé surprend encore et toujours par sa poésie mécanique, Piaget par l'audace du dessin de sa Limelight.

Hommes convoités

Chez les hommes, l'Octo Finissimo Skeleton de Bvlgari renouvelle intelligemment la collection. On salue le retour flamboyant et intelligent de Czapek, dont la 33 bis Quai des Bergues mérite toute l'attention. Les outsiders tenteront de s'attirer un coup de projecteur, notamment le superbe coup d'H. Moser & Cie avec sa Swiss Alp Watch, version haute horlogerie d'une Apple Watch gentiment moquée.

Chronographes, l'évidence

Du côté des chronographes, le choix sera plus facile, avec une Memoris Red Eclipse de Louis Moinet qui survole la catégorie, tant par le caractère inédit de son chronographe déployé côté cadran que par la finition de haute voltige de cette pièce qui fête, et l'on savourera la coïncidence, les 200 ans du chronographe (1816-2016). On notera malgré tout quelques sérieuses prétendantes comme, dans un tout autre registre, la très agressive Carrera de TAG Heuer.

Tourbillon roi

Les tourbillons sont toujours en odeur de sainteté, avec 15 montres. C'est donc une catégorie mieux représentée que les chronographes, alors que leur implantation sur le marché est incomparablement plus faible – preuve, s'il en était encore besoin, du caractère hautement symbolique et quelque peu surfait du tourbillon traditionnel. Heureusement, certaines marques proposent cette année des développements qui vont bien au-delà du « traditionnel », avec notamment d'exceptionnels doubles tourbillons : Speake-Marin (Black Magister Vertical Double Tourbillon), Louis Moinet (double tourbillon Sideralis Evo), Manufacture Royale (1770 Micromégas, double tourbillon bi-vitesse).

Multiples petites aiguilles

Reste la catégorie « Petite Aiguille », celle... que le commun des mortels peut s'offrir ! On relève à ce chapitre l'ArtyA Race BBS, avec un rotor animé côté cadran et qui sort physiquement du verre saphir, la très belle Chronoswiss Flying Regulator, l'icône Vulcain 50s Presidents Watch Tradition, ou encore, côté squelette, la très réussie Tortue White de Claude Meylan. Des choix particulièrement contrastés qui devraient donner du fil à retordre au jury !

Olivier Muller / Le Point Montres